Les prévisions des analystes financiers et la qualité des informations boursières
Responsables : Régis Breton, Sébastien Galanti, Laboratoire d’Économie d'Orléans
De nombreux travaux empiriques font état de "biais" dans les prévisions des analystes financiers et dans les recommandations qu’ils donnent aux investisseurs institutionnels, en particulier aux gérants de portefeuilles d’actions ou d’obligations.
Les explications du biais de prévisions sont multiples. Il a été démontré en finance comportementale que des facteurs psychologiques sont à l’œuvre. L’entreprise peut aussi faire pression sur l’analyste pour qu’il émette des prévisions optimistes à son égard. Enfin, des travaux sur les conflits d’intérêt montrent que l’indépendance des analystes financiers est au coeur des problèmes de qualité des prévisions. Les régulateurs du marché ont commencé à s’y intéresser et à mettre en place des dispositifs limitant les conflits d’intérêt (FSA 2003, AMF 2005b).
Avec quelques années de recul, peut-on évaluer l’efficacité de ces dispositifs ?
Dans le cadre de l’ANR n.05-J CJ C -0225, "Economie des intermédiaires en information : théorie et mesure", sous la responsabilité de Régis Breton (LEO, CNRS) une équipe de plusieurs personnes (membres du LEO et d’EconomiX) s’est formée pour traiter, à l’intérieur de la question générale sur les intermédiaires en information, du cas particulier des prévisions boursières des analystes financiers. Sur ce thème, ce travail théorique soulève un certain nombre de questions qui devraient être évaluées sur le plan empirique :
- Pour un investisseur, est-ce une stratégie rentable de suivre les conseils des analystes financiers ?
- Confirme-t-on le résultat standard d’un optimisme systématique des analystes ?
- Observe-t-on un phénomène de mimétisme entre les analystes financiers ?
- Les analystes membres de sociétés indépendantes ont-ils des prévisions meilleures que les analystes des sociétés filiales des grandes banques et assurances ?
- La relation aux entreprises sur lesquelles portent les prévisions est-elle un facteur déterminant de la qualité des prévisions ?